Je suis né je ne sais où, je ne sais quand en même temps ce n'est pas le plus important! Que dire de ma petite histoire... Que ça a été un début bien merdique mais que ça c'est améliorer avec le temps? En même temps je ne suis pas défaitiste donc j'allais pas les laisser foutre en l'air ma vie! Non mais oh! Par 'les' je sous-entend mes parents biologiques mais aussi ces imbéciles de parents adoptifs à gogo que j'ai eu! M'enfin! Je vais essayer de vous raconter tout ça le plus en détails possible...
Donc! Commençons par le commencement c'est à dire la venue au monde de l'adorable petit monstre que je suis. Déjà dans le ventre de ma mère j'étais saoulant! A ce qu'on m'a dit elle était plus qu'impatiente de se débarrasser de moi et déjà sorti je lui gueuler dessus en guise de remerciement. Quel ingrat je fais... D'ailleurs j'ai du les dégoûter de suite car ils m'ont confier à d'autres des nos premières minutes de rencontre. Par d'autres j'entend, tout d'abord par un centre d'adoption. J'y ai été élevé jusqu'à mes 4 ans. Bon à cet âge-là je ne faisais pas trop de misères à grand monde si ce n'est que j'étais plutôt du genre hyperactif donc fallait réussir à me maîtriser et me calmer. C'est surement à partir de cette époque que je suis allé à l'encontre de toutes les limites que l'on m'imposait. C'est pourquoi dès qu'une famille me trouvait à son goût le centre ne faisait pas de manière pour me confier à eux.

Première famille, un couple avec un gamin qui vivaient à l'écart de tout, coincés au possible et chiants à l'extrême. Mais ce fut surtout au gamin que je fis subir les pires misères. Il était plus vieux que moi et pensais que j'allais lui piquer ses parents. Quel con. On se battait souvent et bizarrement c'était toujours moi le fautif et non pas l'autre petit ange à sa maman. J'y restais un an et demi jusqu'à ce que, lors d'une bagarre anodine, ce gamin se brisa lui même le poignet. Ses parents outrés par mon comportement plus que déplorable et la violence dont je pouvais faire part (légèrement romanisée par l'autre jackass) il me renvoyèrent dans le centre à la grande joie des connards qui y bossaient (oui je dis pas mal de vilain mot, en même temps j'ai aujourd'hui 21 piges et vu la personne que je suis aujourd'hui ne vous attendez surtout pas à de belles paroles de ma part).

Quelques mois plus tard, un couple vint pour me chercher. Rien qu'à leur gueule je sus que ça allait mal se passer et j'avais raison de m'attendre à un tel dénouement. Le mec était un violent et ne faisait que se défouler sur moi pensant que ça me calmerait... Tu parles!! On peut dire qu'il m'a forgé un putain de caractère. La meuf elle était tout aussi grave, mais au lieu de frapper madame priait pour mon âme. Merde, une catho convaincue, manquait plus que ça! Je me suis enfuit une première fois mais fut rapidement rattrapé et là je passa un très mauvais quart d'heure... Le mec se défoula sur moi, c'est fou comme il devait être frustré pour être aussi violent. Mais c'est aussi grâce à lui que je me suis rendu compte de mes capacités...
Alors que j'étais à terre, en sang, à l'entendre me gueuler dessus, ma colère me submergea et les lumières de la pièce se mirent à vaciller avant d'exploser. C'était comme si j'avais toujours su faire... Une sphère électrique se forma et alla le frapper de plein fouet au niveau de l'estomac. Il fini à l'hosto, elle me traita de démon, je fus renvoyer dans le centre. J'adorais l'air dépité qu'ils avaient à chacun de mes retours! Hé ouais, je ne suis pas un petit chat que l'on peut noyer quand il devient trop encombrant. J'étais robuste, et ce même à mon plus jeune âge. Je ne comptais pas me laisser faire, me laisser dompter sans rien dire. J'avais ma manière de voir et de penser les choses. J'étais rejeté face à ma vraie personnalité alors je n'allais pas chercher à me faire accepter et rejeter qui j'étais réellement. Je m'en foutais royalement. Au moins je savais qui j'étais et ce dont j'étais capable...

De nouveau les mois passèrent, j'étais de plus en plus seul, m'amusant à jouer avec mon dan. Puis je fus de nouveau envoyer chez un autre couple. J'étais toujours aussi vache, froid, distant et chieur mais passant plus de temps seul avec moi-même je restais quelque peu supportable et donc ils ne se débarrassèrent pas de moi de suite. Puis deux nouveaux débarquèrent... Au moins je ne les avais pas dégoûté de recueillir des gamins en difficultés. C'est alors que je rencontrais Adam et Thea, j'avais 11 ans. Les seuls amis que j'allais me faire, mes premiers vrais amis quand j'y repense. Les seuls qui allaient compter à jamais pour moi. Les seuls que j'allais voir comme ma famille...
De suite je m'entendis avec Adam, on avait le même caractère. Thea... Il était impossible de ne pas s'entendre avec elle... Elle était si adorable et semblait si fragile que je ne voulais que la protéger. Je suppose que beaucoup d'entre vous ont de drôle d'idée comme quoi je serais sorti avec elle, que l'amitié garçon-fille ne fonctionne pas et autres conneries. Et bien détrompez-vous, je n'ai jamais été amoureux d'elle, pour moi ce n'était qu'une grande amie puis une petite sœur précieuse. Je préfères mettre les choses au clair maintenant!
Eux aussi avaient eu une vie difficile mais surtout ils étaient eux-aussi particuliers... Je veux dire qu'eux aussi avaient des pouvoirs... On forma alors un trio de choc, chez le couple comme à l'extérieur, on était inséparables... On était plus seule, créant notre propre petite famille dans cette famille d'accueil.

La vie se fit comme d'ordinaire, on était toujours plus soudés les uns aux autres, Adam et moi faisant vivre les pires misères au couple, Thea riant en secret si discrète. Puis un grand changement vint frapper, trois ans plus tard, à la porte du couple maudit. Leur père était là et venait les récupérer.
Ma première réaction fut d'être heureux pour eux, de les voir se jeter sur leur père et pleurer avec lui. Ma seconde réaction fut l'inquiétude... J'allais me retrouver seul désormais. Cela devait se lire sur mon visage car alors tous deux me regardèrent avec peine avant de se tourner vers leur père pour lui demander de m'emmener moi aussi. Mon visage s'illumina lorsqu'il promit de ne pas me laisser là seul. Quelque jours plus tard j'étais moi aussi en voiture en direction du Montana, un sourire immense pendu à mes lèvres comme jamais je n'en avais eu...

Je pensais vraiment que j'allais vivre heureux avec eux, on s'entendait tous à merveille, c'était l'éclate, pas besoin de cacher qui on était vraiment, ni même nos dons, ils n'effrayaient pas le père des jumeaux, bien au contraire il parut même fasciné par les miens. Je m'entendais très bien avec lui, pas de là à l'appeler 'papa' mais je le respectais et il m'apprit beaucoup, notamment à contrôler ma colère et mon hyperactivité. Il était là pour me calmer et m'apaiser quand la colère me prenait et je lui serait éternellement reconnaissant pour cela. Malheureusement je n'aurais pas eu le temps de le remercier suffisamment pour tout ce qu'il a fait pour moi.

Deux années s'écoulèrent sans aucuns soucis, nous vivions une vie parfaite. Puis ils débarquèrent. Des mecs cachés derrières leurs gros 4x4. Le père d'Adam et Thea nous pressant pour que l'on se cache. On le vit leur faire face, on le vit les affronter du regard, on le vit se faire frapper encore et encore sans pouvoir rien faire... Ils étaient les membres d'un clan de mafieux, clan auquel avait eu à faire notre bienfaiteur pour récupérer ses enfants. Clan qui l'avait laissé en très mauvaise condition si bien que l'on eut beaucoup de mal à le remettre sur pied. L'inquiétude nous gagnait comme ils ne lui avaient laissé que quelques jours pour réunir une grosse somme d'argent. Devant lui nous faisions de notre mieux pour paraître normaux, mais entre nous nous cherchions quoi faire pour lui venir en aide s'ils décidaient de s'en prendre de nouveau à lui. Notre idée fut bien immature. Nous nous armâmes, nous disant que s'ils levaient de nouveau la main sur lui nous les menacerions et alors ils partiraient. Immature... Je vous l'avais dit...

Le jour fatidique arriva, le stress montait au fur et à mesure qu'on les regardait parler. Je serrais contre moi le zippo que j'avais embarqué avec moi. Je puises ma force des sources d'énergies, le feu je pourrais alors m'en servir à ma guise... Mais j'espérais ne pas avoir à en venir là.
Mes illusions s'effacèrent d'un coup lorsque j'entendis le coup de feu. Voyant leur père tomber à terre je partis au quart de tour. Je ne pris même pas la peine de descendre que déjà j'envoyais en direction des 4x4 mes flammes, faisant flamber leur moteur. Puis je courrais dans leur direction, m'en occupant avec Adam, laissant Thea s'occuper de leur père, la protégeant au mieux de mes flammes. Je ne m'imposais aucunes limites, j'étais tellement choqué que je ne prêtais pas attention aux cris, aux coup de feu, à rien. Jusqu'à ce que j'entende ceux de Thea. Adam et moi la fixâmes alors qu'elle se jetait sur le meurtrier de leur père en finissant avec lui avant de reprendre place aux côtés du corps inerte. Adam et moi-même vînmes à notre tour. Nous étions silencieux, seuls, sales, tristes, perdus.

Tout se passa ensuite comme si on le regardait à l'extérieur de nous-même. J'aidais Thea, nous enterrâmes l'homme, nous partîmes de leur maison natale, tout cela sans émettre le moindre mot. Mortifiés, voilà ce que nous étions. Nous voyageâmes à pied, en stop, en train et finîmes par arriver à destination. Le Texas, Houston, chez l'oncle.

Il nous fallut un certain temps pour en reparler, chacun y pensant de son côté sans oser le dire à voix haute. Mais lorsque l'on décida d'en reparler on se livra en totalité les uns aux autres, chacun fit part de son ressenti, de ses sentiments et de ce qu'il désirait. Et l'on désirait tous la même chose. Rester tous les trois, et devenir plus forts. C'est ce que l'on se promit à vie.

Nous restâmes quelques années chez l'oncle, reprenant petit à petit goût à la vie, refusant de parler de l'horreur de cette nuit, la gardant pour nous. Nous avions tous changé mais surtout, nous avions besoin de changement. C'est ce que nous offrit l'oncle lorsqu'il nous parla d'une université faite pour les personnes de notre type qui nous apprendrait à mieux nous servir de nos dons.

Voilà comment j'ai atterri ici, j'ai laissé mon passé derrière moi en passant les porte de l'école, le gardant en tête, n'en parlant qu'avec Thea et Adam, ici j'ai de nombreux projets, de nombreuses promesses que je comptes bien tenir. Mais surtout je comptes bien profiter de qui je suis, de ce que je suis, sans me limiter...